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JOURNAL (I)Février 1992 septembre 1993 Fabrice Neaud reprend dans
ce tome, après les avoir redessinés, le récit publié
dans Ego comme X n°1 et quelques pages de celui
d'Ego comme X n°3. RésuméFabrice, ancien étudiant des beaux-arts, homosexuel,
partage son temps entre projets de récits et de revues de bande
dessinée, travaux de décoration, un atelier de jeunes artistes
et des balades nocturnes dans le jardin public. C'est là qu'il
rencontre Stéphane dont il tombe amoureux. Le récit de cet
amour constitue le fil conducteur de ce premier tome. Ouverture de l'uvre (chapitres 1 et 2)Nous lisons un journal intime, l'auteur, le narrateur ne cessent de nous le rappeler. Cela n'empêche nullement une forte construction du récit. Les deux premiers chapitres de cet album sont primordiaux dans la mesure où ils constituent l'ouverture de ce premier volume mais également de tout le projet du Journal. Les sujets évoqués dans ces quelques pages, les situations et les lieux aperçus constituent une part capitale du matériel thématique qui sera repris et développé tout au long de l'uvre. Chapitre 11) Traumatisme L'auteur ouvre l'uvre sur le rappel d'un traumatisme, vécu dans l'enfance. Cet épisode ne sera quasiment pas explicitement rappelé plus tard. En revanche, les allusions à des troubles pathologiques, aux problèmes affectifs de l'enfance, etc. sont nombreux (voir le récit publié dans Vampires, la psychanalyse dans le volume III). En outre Fabrice s'est fait agresser plusieurs fois (ses deux agressions sont relatées dans le volume III), sans doute avant de dessiner cette scène d'ouverture. 2) Difficultés des rapports humains Fabrice croise dans l'escalier sa voisine. Pas un sourire, à peine un bonjour. Le thème ainsi posé, la difficulté de créer des rapports humains véritables, sera particulièrement récurrent tout au long de l'uvre (il ouvre notamment le volume II). 3) Jardin public Fabrice sort pour faire une petite balade au jardin public. Le décor est planté : Fabrice est homosexuel et il vit, par nécessité, cette homosexualité dans des conditions troubles. La recherche d'un partenaire est difficile (difficultés des rapports humains encore). 4) Chemin de croix, chômage, exclusion Le narrateur évoque alors à la fois le
travail qu'il réalise actuellement, un chemin de croix, et le fait
qu'il est au chômage depuis un an et demi. Un parallèle entre
le sujet du travail et la difficulté de sa situation professionnelle
est dressé. Le chemin de croix peut apparaître comme un moyen
de sortir du chemin de croix quotidien. Chapitre 2Le chapitre 2 poursuit cette ouverture, avec un léger resserrement sur les thèmes propres au volume I, l'histoire avec Stéphane tout particulièrement. 4) Vocation du Journal On voit apparaître le début de la vocation
du Journal (mise en abyme). On verra la décision de réaliser
ce projet mûrir tout au long du volume I (page 47, Fabrice montre
ses premiers essais de planches à Loïc). 5) Arrivée de Stéphane L'ouverture
continue. Les principaux thèmes sont posés : la difficulté
d'être homosexuel dans notre société, le chômage,
le travail avec Alain, l'idée du Journal, l'association de bande
dessinée avec Loïc... Cependant Stéphane n'a pas encore
vraiment fait son apparition... Seules deux allusions ont révélé
son existence (un coup de téléphone et une question d'Alain).
Et, page 23, à propos des rencontres possibles dans le jardin public,
le narrateur nous confie : « je n'en n'ai fait qu'une seule [vraie
rencontre] ». Il s'agit de Stéphane. Cette relation est d'entrée
de jeu présentée comme importante. Chapitre 3 : Passage au présent, fin de l'ouverture À la page 31, le chapitre 3 débute : on arrive enfin dans le présent de l'histoire avec Stéphane. C'est d'ailleurs plus ou moins ici que débutait le premier récit publié de Fabrice, dans le n°1 d'Ego comme X. Les thèmes sont posés, les personnages présentés, le récit proprement dit débute.
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Tome I, page 57
Fabrice et Stéphane dansent, leurs deux oreilles se touchent : |
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Tome I, page 61
Stéphane revient vers Fabrice car il a été 'touché'
par l'aveu de celui-ci... |
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Tome I, pages 78 et 79 Scène du refus de Stéphane. Encore une fois le symbole est très fort : la main dAdam, tendue chez Michel-Ange vers Dieu qui lui donne la vie, est ici tendue vers Stéphane ; elle représente ainsi lattente de Fabrice, comme si sa vie, son accomplissement, passaient par lacceptation de Stéphane. Sous l'effet du refus de Stéphane la main se baisse, le contact créateur ne peut pas avoir lieu. Ce refus envoie à Fabrice un déni dexistence, un refus de création de vie, qui conduit dans les pages qui suivent à la descente de Fabrice dans la dépression, dans une certaine non-existence (en tout cas à labsence dexistence constructive, Fabrice nest plus que réaction par rapport au refus damour de Stéphane). |
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FragilitéPendant toute cette histoire, la fragilité de Fabrice est maintes fois rappelée. Ainsi il est pareil aux insectes qui tournent autour du lampadaire alors qu'il attend Stéphane (page 89). L'infidélité flagrante de Stéphane l'achève. DépressionL'échec de sa relation avec Stéphane, jointe à ses autres difficultés, plonge Fabrice dans une importante dépression. Celle-ci est magnifiquement retranscrite. Par des images notamment, telles celles des araignées (page 92). En plus des images, nous avons également des indications sonores (« Cantus in memory of benjamin Britten » d'Arvo Pärt, pages 92 et 110). On peut d'ailleurs noter que le CD d'Arvo Pärt (Fratres Cantus Fratres - Tabula Rasa) était déjà apparu au moment du départ de Stéphane (page 80).
Toutes les images sont © Ego comme X |
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