Fabrice Neaud - Ego comme X n°1

Ego comme X n°1

Dépôt légal : 1er trimestre 1994
10 pages
Sans titre

Ces 10 pages au lavis, parsemées tout au long du premier numéro d'Ego comme X, relatent certains épisodes de sa relation avec Stéphane. Elles seront reprises, une fois redessinées, dans le volume I du Journal.

Première réplique : « Tu aimes ton image ? ». Fabrice fait des photos de Stéphane, dont il est amoureux... Dès cette première page, la problématique de la représentation de l'être aimé, qui parcourt abondamment toute l'oeuvre de Fabrice Neaud, est abordée.

Ce premier récit nous place immédiatement au cœur de l'histoire : Fabrice fait des portraits de Stéphane, ils se connaissent déjà, ils ont couché une nuit ensemble. Nous les apercevons au cœur d'une conversation. Des ce premier récit chez Ego comme X, Fabrice Neaud fait preuve d'une grande maîtrise formelle. On aperçoit déjà certaines de ses futures 'marques de fabrique', tant de forme que de fond : de longues interrogations sur le sentiment amoureux ; un récit souvent raconté en caméra subjective ; un usage récurrent et très bien amené de métaphores visuelles (la plus marquante est sans doute celle du cœur, dessiné de façon anatomique, vers lequel pointe un doigt : Fabrice est touché au cœur, ce même coeur est ensuite visé par un revolver, symbolisant ainsi la déchirure du départ de Stéphane).

Une différence importante tout de même : ce passage est traité avec un superbe lavis. Pourquoi Fabrice Neaud abandonnera-t-il ce lavis plus tard ? Pour pouvoir dessiner plus rapidement ? Ou bien parce qu'un dessin plus lâche, plus proche du croquis, convient mieux a son propos ? (En fait, le narrateur nous dit dans le volume 4 du Journal que c'est pour des raisons de qualité d'impression.)
Pour l'album, les pages sont redessinées quasiment à l'identique, dans le nouveau style, qui se rapproche plus du croquis.

Il est souvent intéressant d'étudier le même récit retravaillé. L'auteur a pu le modifier pour plusieurs raisons. On peut en évoquer plus particulièrement dans le cas présent : l'amélioration, la recherche d'un plus grande efficacité, d'une part et une meilleure intégration dans l'ensemble de l'album d'autre part.

On peut notamment relever que la scène de l'aveu de Fabrice à Stéphane, juste évoquée dans ce récit, sera traitée en trois pages dans Journal (I). De même le long monologue intérieur des pages 32 à 36 sera rédigé à nouveau, développé dans l'album.