Bananas

Bananas est une revue trimestrielle de bande dessinée, mélangeant récits originaux, classiques de la bande dessinée et articles critiques. Elle n'a malheureusement connu que 4 numéros, en 1995. Dans chacun d'entre eux, Fabrice Neaud a publié une courte histoire originale.

Contrairement aux récits publiés dans Ego Comme X, dont les pages sont retravaillées pour être incluses dans les différents volumes du Journal (au moins pour les premiers numéros), ceux publiés dans Bananas sont construits comme des histoires courtes indépendantes, même si elles s'insèrent dans le même projet global. Au niveau de la forme, on peut noter dans la plupart des pages une utilisation du lavis.

(Avis aux amateurs : En 2003, aucun des quatre numéros de Bananas n'était épuisé. Il est donc encore possible de les commander auprès de certains libraires spécialisés ou sur Internet. En plus des récits de Fabrice Neaud, on y trouve de nombreuses pages de critiques ou de récits complets, d'auteurs aussi divers et talentueux que Baudoin, Milton Caniff, Xavier Mussat, Charles Schulz et quelques autres...).

5 pages
Hiver 1995
« De petites choses »

Ce récit est une succession de cases représentant des éléments très divers, liées les unes aux autres par de subtils glissements. Ces cases s'enchaînent comme par association d'idées libre et forment une boucle, la première et la dernière images représentant la même scène.

6 pages
Printemps 1995
« Mercredi 16 février 94 »

Au lieu du récit sur la cassette vidéo initialement prévu pour ce numéro (voir le volume III du Journal), Fabrice Neaud nous livre quelques pages sur son oeuvre et sa famille.

2 pages
Été 1995
« Credo »

Dans ces deux pages, Fabrice Neaud répond sobrement, mais avec une grande intensité, à tous ceux qui peuvent lui reprocher de mettre en scène la vie de son entourage dans son Journal.

Plusieurs années après, ces pages gardent toute leur actualité.

Planche 1

© Bananas

Planche 2

© Bananas

6 pages
Automne 1995
« Du crime (1) »

Ce récit relate la fameuse histoire de la cassette vidéo sur le faux pédiatre, longuement évoquée dans le volume III du Journal ; ce sont a priori les planches incriminées et initialement prévues pour le n°2 de Bananas.

Ce récit s'inscrit dans la 'trilogie' « Du crime » avec un chapitre du volume III et le récit publié dans Ego comme X n°3.

5 pages
Printemps 2006
« Journal »

Après dix ans d'interruption, Bananas renaît de ses cendres... Le principe est à peu près le même que pour la version précédente : mélange d'articles critiques, d'entretiens et de récits courts. Une différence notable toutefois dans la forme : cette fois-ci la maquette est beaucoup moins austère et donne à la revue un aspect plus professionnel...

On retrouve également certains des auteurs qui avaient fait les beaux jours de la version précédente, notamment Xavier Mussat (un récit de six pages et un entretien) et... Fabrice Neaud. Bien qu'inédit, son récit de cinq pages n'est pas réellement une nouveauté dans la mesure où il s'agit d'un extrait initialement prévu pour le Journal (III).

Lire ainsi un extrait du Journal (III) tiré de son contexte est d'ailleurs intéressant. Cela permet de mieux se rendre compte à quel point cet album tire une partie de sa force de toute une série de 'motifs' (au sens musical du terme) qui connaissent répétitions et variations tout au long de l'oeuvre. On retrouve dans ce court extrait les motifs de la musique de Gustav Mahler, de la position foetale, du sergent et sa métaphore équine, de l'enfant maltraité par ses semblables, d'une toile de Richter, des monstres (et de la dialectique associée responsable/coupable - victime)...

Un autre point marquant est l'importance de la musique dans l'écriture de ce récit, mise particulièrement en valeur ici par le fait qu'elle est au premier plan, non seulement au niveau de la forme mais également au niveau du fond (l'écoute du 'Chant de la Terre' de Mahler). En effet les techniques d'écriture réminiscentes des techniques musicales sont ici nombreuses : utilisation de motifs, déjà évoquée plus haut ; rythme des phrases, fixé par la séparation visuelles des récitatifs dans différents cadres successifs ; écriture quasiment contrapuntique, le dessin et le texte faisant office de deux voix parallèles.

Les images sont © Bananas