Ego comme X n°3

Dépôt légal : 4ème trimestre 1995
15 pages
« Du crime (2) »

Ce récit encadre les trois premiers tomes du Journal. Fabrice, encore très proche des événements, fait le point. Il dresse un bilan de ses amours passées (Stéphane et Dominique), ses agressions et quelques leçons qu'il en a tirées. Fabrice raconte cela comme une longue descente, avec un bref épisode de rémission entre Stéphane et Dominique puis une chute encore plus bas.

Ces pages seront reprises, une fois redessinées et profondément modifiées, dans le volume I (les premières pages décrivant le jardin public) et le volume III du Journal (l'aventure avec Dominique, les pages sur le monstre y seront longuement développées).

Cliquez pour voir la page en grandLes événements de l'époque et la prise de conscience qui les a suivis sont racontés de façon assez directe, beaucoup moins mise en scène que dans le volume III. Cela permet de décoder dans une certaine mesure la descente aux enfers relatée dans le tome III. Alors qu'ici Fabrice raconte l'histoire au passé, fait le point, dans le volume III, il la raconte au présent, en tant que narrateur du Journal, vivant l'histoire, la crise au jour le jour.

 


« Du Crime »

Ce récit fait partie de la 'trilogie' " Du Crime ", avec un chapitre du volume III et le récit publié dans le quatrième numéro de Bananas.

Les liens entre ces trois différents passages ne sont pas forcément évidents. Cet ensemble assez complexe mérite des lectures répétées et fait naître plusieurs questions.
Quel(s) crime(s) ? La mise en scène par Fabrice de Dominique dans son « Doumé » ? La supercherie du faux pédiatre ? La vision et re-vision de la cassette vidéo du même faux pédiatre ? Les agressions dont Fabrice est victime ?
Et surtout qui est le criminel ? Les personnes qui sont témoins de l'agression de Fabrice et passent sans réagir ? Les amis de Dominique qui compliquent la situation ? Les amis de Fabrice qui ne parviennent pas à le comprendre et le laissent s'enfoncer dans sa crise dépressive et angoissée ? Et si le criminel, le monstre, c'était plutôt Fabrice ? Fabrice, qui tombe amoureux de Dominique alors que celui-ci est hétérosexuel ? Fabrice qui met en scène des personnes de son entourage dans ses récits ? Et qui est la victime ? Fabrice également ? Incarnant les deux rôles, il est victime à ses yeux mais sans pouvoir en partager la sensation avec les autres et criminel aux yeux des autres. Problème de la décrédibilisation des victimes, du sacrifice du bouc émissaire.

Fabrice est condamné par l'ensemble de la petite bande. On ne lui reproche pas d'être homosexuel, la 'tolérance' l'interdit. En revanche, on lui reproche la façon dont il 'exprime' son homosexualité : impudeur, vulgarité, agressivité...

L'expérience de Milgram est rappelée en exergue du récit d'Ego comme X, l'agression de Fabrice est le fait de la société dans son ensemble, de la lâche non-intervention des passants. Cette société qui le rejette, comme pour décrédibiliser cette victime (on prend soin de lui faire remarquer, lorsqu'il porte plainte au sujet de ses agressions qu'il est dangereux de se promener dans le jardin de nuit...).

 

Les images sont © Ego comme X

 


 
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