JOURNAL
(3)
Décembre 1993 août 1995
17 février 2010 (Ego comme X), réédité le
13 avril 2022 (éditions Delcourt)
440 pages
Il s'agit d'une édition revue et augmentée
du troisième volume du Journal, publié
initialement en 1999. Elle inclut 58 pages inédites.
Fabrice Neaud a écrit
en 2009 une postface à cette édition pour expliquer les
raisons de sa publication. Elle est disponible sur
le site d'Ego comme X.
Ce livre était déjà un pavé
(plus de 350 pages), il l'est maintenant encore plus (près de 450
pages). Quatre scènes sont augmentées : la scène
du Sergent, la scène de la vidéo, la scène d'explication
passionnée avec le professeur des Beaux-Arts et lépilogue.
Au-delà de ces considérations quantitatives,
qu'en dire ? On peut noter tout d'abord que le dessin a beaucoup progressé
en 10 ans : il a gagné à la fois en fluidité et en
sûreté de trait ; Fabrice Neaud
maîtrise beaucoup mieux les hachures et le modelé des volumes
(ce qui est particulièrement visible dans la scène dite
"du Sergent").
Cette édition augmentée s'imposait-elle
?
Non, dans la mesure où l'édition
originale du Journal (III) se suffisait amplement à elle-même
(sauf éventuellement pour l'épisode de la vidéo,
difficilement compréhensible dans l'édition
de 1999).
Oui dans la mesure où ces scènes ajoutées
ou allongées ajoutent des éléments vraiment nouveaux
et viennent enrichir le propos déjà dense de l'édition
originale : La scène du Sergent permet de mieux prendre conscience
de la misère sexuelle du narrateur à cette époque
; la scène de la vidéo permet d'éclaircir un passage
auparavant trop elliptique ; la scène avec le professeur permet
à l'auteur d'approfondir son propos ; la scène de la fête
(shit et jumbé) apporte une nouvelle pièce au dossier.
Mais l'ajout de ces nouvelles scènes n'est, après
tout, pas le plus important. L'impression générale, l'admiration
devant la force de l'ouvrage changent peu, si ce n'est pour s'approfondir
encore : au cours de ces centaines de pages, l'auteur aborde des thèmes
quasiment inconnus en bande dessinée, les traite avec une recherche
formelle sans cesse renouvelée mais jamais tape-à-l'il
et nous offre un récit et une réflexion sur le sort du narrateur
en particulier et de notre société en général
d'une densité, d'une profondeur inouïes.
Toutes les images sont © Ego comme
X
|